La commune de bugeat située en Corrèze est composé de 923 habitants en 2012 dont voici un petit descriptif de la commune
Situation par rapport au département de la Corrèze :
Le blason de la commune
Histoire de la commune :
Avant la conquête de la Gaule par Rome, la présence humaine à Bugeat est attestée, à la charnière entre Préhistoire et Antiquité, par des tertres, appelé tumuli, comme le tumulus érigé dans le bois de Chaleix ; ces tumuli sont des lieux de sépultures, le plus souvent liés à la civilisation gauloise de La Tène (dans la période de 450 à 50 avant J.-C.) ; ces sépultures sont fréquemment localisées sur des sommets, et elles présentent une forme circulaire de plusieurs mètres de diamètre et de 1 mètre de hauteur. Dans les premiers siècles de notre ère se développe la civilisation gallo-romaine, dont la présence à Bugeat se manifeste à travers la villa gallo-romaine dite du « Champ du palais » ; cette construction, celle d’une exploitation agricole, a laissé des vestiges à proximité du Pont des Rochers, sur la route Bugeat-Egletons ; on a retrouvé à cet endroit des murs de fondation, un fragment de colonne, de la céramique, des pièces de monnaie.
Parmi les monuments datant du Moyen Âge, on trouve, à Bugeat, l’église de la paroisse, paroisse placée sous le patronage de saint Pardoux ; une église a existé au XIIe siècle, de style roman, en forme de croix ; cette église romane n’existe plus, et, de cette époque, est restée une cuve baptismale romane, ornées d’arcatures cintrées, surmontées d’une rangée de petits cercles. Cette ancienne église a été remplacée, à la charnière du XIVe siècle et du XVe siècle, par l’église actuelle, de style gothique ; l’édifice présente, sur la façade d’entrée, un clocher-mur, et, à l’intérieur, plusieurs travées, avec, en clef de voûte, des sculptures : une couronne, une rose, un losange.
Une communauté villageoise au XVIIIe siècle : sous les règnes de Louis XIV, vers 1700, puis de Louis XV, vers 1750.
La commune corrézienne de Bugeat (canton du même nom) est constituée de villages nichés dans des alvéoles du plateau limousin, à un altitude supérieure à 700 m (667 m au plus bas / 844 m au plus haut). Cette partie du plateau de Millevaches est largement entaillée par la vallée de la Vézère, à un degré moindre celle de ses affluents, la rivière d’Ars et le ruisseau des Rochers.
On n’imagine pas aujourd’hui que ces lieux plutôt déserts aient pu abriter près de 600 habitants vers 1750, sous le règne de Louis XV. Le contraste est surtout fort dans la campagne car le bourg a connu l’évolution inverse, s’étant considérablement agrandi. À partir des registres paroissiaux, on peut avoir une idée assez précise de la petite communauté agricole, disséminée aux alentours d’un bourg minuscule, de son église et de son cimetière. Vivant et travaillant sur un terroir de quelques 31 km2, elle présentait ainsi une densité humaine déjà faible pour l’époque (18 hab/km2). Son plus fort développement correspond aux années 1680-1690, durant ce que les contemporains appelaient « le temps des bons blés ». Pendant cette période, elle passa probablement d’environ 440 âmes à 490 âmes, soit un accroissement naturel très élevé, d’environ 1 % / an. Puis vinrent les épisodes terribles des hivers 1693-1694 puis 1709-1710, où le nombre d’habitants régressa. [tous chiffres extrapolés]. Une reprise nette s’amorça dans la décennie 1730, jusqu’à une estimation de 620 en milieu de siècle (dont 120 dans le bourg). Ces chiffres appellent un certain nombre de remarques : pour certaines personnes, on n’a pas la certitude du domicile, soit parce qu’il a pu exister des homonymes, soit à cause d’une erreur de transcription, soit parce que la présence attestée en 1749 ne vaut pas obligatoirement pour l’année suivante. Dans le même temps, un nombre non négligeable d’individus n’apparaissent dans aucun relevé :
les marginaux (les plus pauvres), et les plus âgés, qui sont très rarement parrains, marraines, ou témoins. Les enfants dont on ne connaît pas la date de décès. et bien sûr ceux dont la trace a été perdue à cause des lacunes des sources.
On peut considérer le total de 620 habitants comme fiable, car on peut croiser les chiffres annuels avec les % de natalité ou mortalité admis pour l’époque. Un nombre moyen de 18 naissances par an, avec un taux de natalité de 40 pour mille, équivaudrait alors à 450 habitants. On obtient donc une différence de 150 hab., ce qui est énorme. L’explication se trouve probablement dans un taus de natalité nettement plus faible. On peut ainsi estimer vraisemblables les résultats suivants.
Si l’on retient les données crédibles, jusqu’en 1750, la population semble augmenter en moyenne de 10 personnes par an. Ce nombre est obtenu en calculant l’accroissement naturel. Il permet d’estimer la population à environ 600 personnes. Une importante croissance de 1720 à 1740 correspond à une période bien connue des historiens, succédant à 30 ans de crises : bonnes récoltes, peu de problèmes climatiques ou sanitaires. Mais ce nombre est trompeur, car les relevés d’enterrements sont probablement faux, ignorant souvent les enfants non-communiants (moins de 12 ans). Or, on sait que parmi ceux-ci, environ 40 % n’atteignaient pas l’âge adulte. S’il faut bien ajouter en moyenne 18-19 nouveau-nés par an, il convient de soustraire non pas 10, mais 14 défunts (10 décès annuels, plus 4 enfants non relevés). L’augmentation annuelle serait donc de 4 ou 5 (soit + 0,7 / 0,8 % par an), et non de 10. Cela nous permet de reconstituer rétroactivement les chiffres suivants :
620 habitants en 1750 (confirmé par les listes nominatives reconstituées)
560 habitants en 1740
500 habitants en 1730.
Surviennent encore parfois de grandes crises démographiques. Si les « bonnes années » représentent ¾ du calendrier – croissance soutenue de 1711 à 1737 – celles de « magnitude » 2 et 3 (doublement ou triplement des sépultures) correspondent à 10 %. Or aucune de ces années n’est repérable ici ; à cause des lacunes. Ni 1719, ni 1725, 1729, 1739-40 (dans ce cas, crise sévère de subsistance, disette). Durant ces courts – mais terribles – laps de temps, la population diminue. La paroisse perd une vingtaine d’habitants (12 adultes plus 8 enfants), et probablement plus (surmortalité infantile). Tout le bénéfice humain des « bonnes années » est perdu. Il faut alors 5 années « normales » pour récupérer.
Le XVIIIe siècle est donc un siècle, où, dans certaines périodes, les conditions de vie, à Bugeat, ont pu s’améliorer ; témoigne de cet état économique en progrès les bâtiments édifiés près de Bugeat, à Gioux, en 1749 ; cet édifice, connu sous le nom de « château de Gioux », comporte un corps de logis bâti en pierres de taille de grand appareil en provenance de Pérols-sur-Vézère ; on également été bâties des dépendances comportant de belles écuries, ce qui manifeste l’intérêt qui existait à cette époque, dans cette région, pour l’élevage équestre.
Dans le dernier quart du XIXe siècle, Bugeat a vécu un évènement important : l’arrivée du chemin de fer ; le 8 octobre 1883, le tronçon Eymoutiers-Meymac, appartenant à la ligne de chemin de fer Limoges-Ussel, est inauguré ; la gare de Bugeat témoigne de cette apparition de la commune sur les cartes des routes ferroviaires.
La guerre 14-18 a marqué, comme cela a été le cas pour toutes les communes françaises, l’histoire de la commune de Bugeat de manière profonde et durable ; le bilan humain du conflit est terrible : 74 soldats de la commune de Bugeat sont morts, et, à Bugeat, en 1919, 60 hommes mutilés sont recensés ; l’effet du conflit sur la démographie est notable : entre 1911 et 1921, la population de Bugeat a diminué de 5 %, alors que, sur l’ensemble du canton de Bugeat, la population a reculé de plus de 18 % (il est à noter que la guerre, mais aussi l’exode rural, qui a commencé avant 1914, expliquent ce recul).
La grande majorité des soldats de Bugeat sont enrôlés dans des régiments d’infanterie (R.I.), comme le 100e R.I., le 126e R.I., le 300e R.I. ; ces régiments appartiennent à la 24e division d’infanterie, qui, elle-même, dépend du 12e corps d’armée, qui est le corps d’armée de la région militaire basée à Limoges et dont dépendent les départements de la Charente, de la Corrèze, de la Dordogne et de la Haute-Vienne.
Un grand nombre des 74 soldats qui sont morts dans cette période ont été victimes des combats de la Marne, ainsi que des combats de l’Aisne, et des combats de la Somme ; d’autres soldats ont été tués hors de France, comme ce soldat engagé sur le front d’Orient, en Serbie, Marius Jean-Baptiste Manigne, mort le 11 mars 1917 à Leskovets (le village de Leskoets – orthographe actuelle – est aujourd’hui en Macédoine).
Dans l’entre-deux-guerres, arrive à Bugeat l’un des services rendus aux habitants de la commune (ces services qui sont liés aux idées de « progrès » et de « modernité »), après le train, et après l’électricité ; il s’agit de « l’eau courante sur l’évier » ; c’est en 1923 que l’amenée de l’eau courante est réalisée dans le bourg de Bugeat ; à cette époque, le raccordement à « l’eau courante » est réalisé pour certains particuliers du bourg ; en attendant la généralisation des branchements, sont installées des bornes-fontaines, judicieusement placées pour desservir les différents quartiers du bourg.
Pendant la seconde guerre mondiale, lors de la période de libération :
Le 6 avril 1944, une compagnie de la division allemande partant sur le front de Normandie fusille quatre Israélites à Tarnac, et quatre habitants du village sont fusillés par des soldats allemands pour terroriser la population qui protège des résistants à l’Êchameil.
Le 29 avril 1944, trois résistants sont torturés puis fusillés au bois de Vergnepar par des soldats nazis pour avoir refusé de révéler où se trouvait leur camp.
Le 5 mai 1944, la Wehrmacht attaque le groupe Lalet cantonné dans le village abandonné des Bordes de Bonnefond, qui est incendié. Parmi les Résistants, deux sont tués au combat, Lucien Niarfeix, Charles Terracol, trois sont déportés à Dachau, René Dumas qui avait été blessé lors de l’attaque, Louis Brousse et Roger Lavieille, ce dernier ne revenant pas de ce camp de la mort.
Le 14 juillet 1944, au cours d’un accrochage avec la brigade Jesser, trois résistants (Henri Cayet, Pierre Orluc, Auguste Stein) de la 238e compagnie FTPF trouvent la mort à Marcy et six des leurs sont déportés. Avant de partir, les nazis incendient le village.
Dans la nuit du 11 août 1944, les soldats du 3e régiment de parachutistes SAS reprennent contact avec le sol français à Fonfreyde pour lutter contre l’envahisseur nazi, aux côtés de leurs camarades des maquis.
Déportés de Gourdon-Murat : une stèle est érigée à la mémoire de trois résistants déportés de la commune de Gourdon-Murat. Une est arrêtée a Paris par les brigades spéciales de Pétain et déportée à Ravensbrück, un autre est déporté à Buchenwald dans les mêmes circonstances, et un pour être pendu, et finalement déporté à Dachau.
Histoire de Haïm ou Chaïm Rozent :
Lorsque les Allemands envahissent la zone libre, ils chassèrent les juifs étrangers des départements méditerranéens. Beaucoup se réfugient dans le Massif central, fichés, cachés et souvent protégés par les habitants lorsque les nazis décidèrent d’en rafler le maximum. Haïm Rozent, sa femme, leurs deux enfants (elle était enceinte du troisième) et son frère, assignés à résidence à Bugeat, habitent une maison dans le village. Lui, était garçon coiffeur sous le nom de Jem et violoniste. Le salon de coiffure est aussi une plaque tournante de la Résistance locale. Haïm joue dans des granges où se donnent des bals qui réunissent les jeunes des bourgs et les maquisards, interdits par les Allemands. Le 6 avril 1944, quatre gars du village de L’Echameil sont fusillés et dix femmes et enfants juifs sont arrêtés, ce même jour, à Bugeat, et envoyés dans les camps. Haïm Rozent, le onzième, est exécuté le lendemain, sur une route de Corrèze et enterré dans le cimetière de L’Eglise-aux-Bois. « Mort, écrit Jean-Marie Borzeix, il a la chance, à la différence de milliers de victimes de la Shoah, d’avoir un tombeau, un bout de terre à lui. »
Bugeat après la guerre :
Cette époque voit des initiatives prises par des responsables, à plusieurs niveaux, et venus de divers horizons, pour tenter de développer la commune, sur le plan économique ; comme le tourisme apparaît être l’une des seules chances de développement de Bugeat, les initiatives engagées s’adressent aux différents types de tourisme : tourisme familial (exemple : la « résidence secondaire »), tourisme social (exemple : la colonie de vacances), tourisme sportif (voir ci-après), tourisme « à la carte » (exemple : la randonnée).
Une grande réussite dans ce domaine est liée au tourisme sportif ; il s’agit de la mise en place, à Bugeat, d’un Centre National d’Entraînement ; à la suite de sa victoire au marathon de Melbourne, en 1956, Alain Mimoun œuvre pour que soit installé un centre d’entraînement à Bugeat, où il s’est préparé pour les Jeux olympiques de Melbourne ; à partir de 1967, des responsables politiques municipaux, départementaux, régionaux, et nationaux prennent des décisions aboutissant à la construction d’un gymnase, près du stade de la Ganette, puis d’un bâtiment pour l’hébergement des athlètes ; c’est ainsi qu’est né le Centre National d’Entraînement de Bugeat, connu maintenant sous le nom d’« Espace Mille Sources ».
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Bonjour,
Je me permets de vous signaler une erreur. La photo censée montrer le Champ du Palais représente en fait un monument funéraire situé aux Mazières, commune de Gourdon-Murat.
Il existe un second site gallo-romain sur la commune de Bugeat : au lieu-dit la Borie, à la Ganette.
Cordialement.
merci pour l’information et j’espère que le site reste néanmoins agréable